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DOULEUR THORACIQUE NON TRAUMATIQUE

(douleur tho)

Fiche n° 10

Version n°6

20190707

DEFINITION

 

Une douleur thoracique non traumatique, peut s’accompagner d’une sensation de malaise et peut faire évoquer une origine cardiovasculaire potentiellement grave.

 

La démarche de soins s’applique ici à reconnaître une douleur supposée d’origine cardiovasculaire, à priori dans le cadre d’un syndrome coronarien aigu, et à prodiguer les premiers soins conservatoires, sans aggraver une étiologie non coronarienne ou ventilatoire  atypique.

 

On s’appuiera pour cela sur les antécédents de la victime, la présence d’au moins un facteur de risque cardiovasculaire (obésité, diabète, tabac, dyslipidémie, HTA, ATCD personnels ou familiaux cardiovasculaires).

 

                                                                      

CRITERES D’INCLUSION

Patient de plus de 15 ans

La douleur évocatrice d’un syndrome coronarien aigu typique est :

  • Médiothoracique antérieure.

  • Constrictive ou oppression à type de poids ou d’écrasement

  • Pouvant irradier indifféremment dans les bras, les poignets, le cou, la mâchoire.

  • Indépendante de la position, de l’ampliation thoracique, ou d’un traumatisme thoracique direct.

Il existe de nombreuses formes atypiques, notamment épigastrique.

 

Elle peut s’accompagner :

  • D’angoisse, de pâleur, sueurs, nausées.

  • De troubles de conscience intermittents (notamment si troubles du rythme cardiaque permanents ou intermittents).

 

Contexte (non exhaustif) :

  • Maladie coronarienne connue.

  • Effort intense ou inhabituel.

  • Exposition brutale ou prolongée au froid, d’autant plus avec effort.

  • Repas copieux.

  • La victime a pu, si elle a déjà un traitement, prendre une dose indiquée, soit seule, soit avec l’aide d’un secouriste.

 

Il faut alors :

  • Ecouter les plaintes exprimées « Est-ce la première fois ? »

  • Rechercher un facteur déclenchant « comment est-ce arrivé ? »

  • Caractériser la douleur « Comment est votre douleur ? Où avez-vous mal ? Depuis combien de temps avez-vous mal ? A quelle heure a-t-elle commencé ? Se modifie-t-elle en respirant ? A quel niveau situez-vous votre douleur sur une échelle de 0 à 10 ? »

  • Rechercher les antécédents, les traitements suivis, les hospitalisations ou explorations récentes et les facteurs de risques cardio-vasculaires.

  • Pratiquer ou faire pratiquer un bilan d’urgence vitale et complémentaire complet :

  • Aspect des téguments, PA et pouls radial aux 2 bras (rechercher une asymétrie systolique > à 20 mm Hg, une arythmie), qualités ventilatoires.

  • Monitorage si possible et SpO2 avant administration d’oxygène.

  • S’assurer de la mise à disposition immédiate du DAE.

 

CONDUITE A TENIR – REALISATION

 

  • Mettre la victime consciente au repos en position confortable, demi-assise tronc à 20°.

  • Contrôler ou assurer soi-même la bonne réalisation du bilan (notamment la mesure des pressions artérielles sur les deux bras) (cf. supra) et des gestes secouristes entrepris.

  • Administrer de l’oxygène au masque à haute concentration selon la fiche technique N°13 si nécessaire. 

  • Application du protocole :​

  • Protocole adulte :

 

  • Pose d’une VVP (protocole 1), si possible, ne pas poser la VVP en radial droit (coronarographie).

  • Mettre en place le monitoring.

  • Réaliser un ECG 18 dérivations, le transmettre au CRRA par tout moyen disponible (ex : photo)

 

  • Si le pouls est régulier > 50 ou < 120

 

  • Si la P.A.S. est symétrique (< 20 mm Hg de différence) et égale ou supérieure à 110 mm Hg  pour la mesure la plus élevée:

  • Administrer une dose de trinitrine sublinguale (NATISPRAY®) 0,30 mg, (Réaliser au préalable un amorçage du spray en faisant 5 pulvérisations dans le vide). Pulvériser sur la muqueuse buccale, sous la langue. Tenir le flacon verticalement avec le pulvérisateur en haut. Mettre l’embout du pulvérisateur le plus près possible de la bouche.

  • Refaire un ECG post administration de la trinitrine sublinguale.

  • Réévaluer la douleur à l’aide de l’EVA à +2 et +5 min, si la douleur persiste 5 minutes plus tard et P.A.S. toujours supérieure ou égale à 110 mm Hg, administrer une dose de NATISPRAY® 0,30 mg sublingual et attendre 5 minutes.

  • Si EVA > à 5, 5 minutes après, injecter 3 mg de MORPHINE IV si le patient > 40 Kg.

  • Transmettre via le CODIS un bilan au CRRA 15.

  • Par mesure d’hygiène, le flacon NATISPRAY est « patient unique ».

  • Si P.A.S. est asymétrique (> 20 mm Hg de différence) et/ou inférieure à 110 mm Hg pour la mesure la plus élevée :

  • Transmettre immédiatement via le CODIS à l’aide du téléphone du VSAV un bilan au CRRA15.

  • Surveiller attentivement la victime, et notamment la PA toutes les 5 min.

 

  • Si le pouls est  irrégulier ou ≤ 50 ou ≥ 120

 

  • Transmettre immédiatement via le CODIS à l’aide du téléphone du VSAV un bilan au CRRA15.

  • Surveiller attentivement la victime, et notamment la PA toutes les 5 min.

  • Ne pas faire le test à la trinitrine

 

  • Protocole enfant < 15 ans :

 

  • Débit de perfusion à 30 gouttes/min soit 90 ml/h.

  • Oxygénothérapie en se conformant à la fiche oxygénothérapie.

  • Mettre en place le monitoring.

  • Transmettre immédiatement via le CODIS à l’aide du téléphone du VSAV un bilan au CRRA15.

 

SURVEILLANCE jusqu’à relais

 

  • Victime scopée, évaluation clinique permanente (Neurologique, Respiratoire, Cardiologique).

  • Paramètres vitaux toutes les 5 minutes :

    • FV ; FC ; PA ; SpO2

  • Signaler toute modification de l’état de la victime par un bilan via le CODIS au CRRA15.

  • Reporter tous les gestes et paramètres vitaux mesurés sur la fiche bilan SSSM.

 

ALGORITHME DECISIONNEL

© 2020 par Médecin Colonel Fabrice Couraud . Créé avec Wix.com
 

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