top of page

COLLAPSUS ET ETATS DE CHOC

(choc)

Fiche n° 12

Version n°4

20211017

DEFINITION

 

Le collapsus correspond à une défaillance circulatoire périphérique, résultant d’un déséquilibre brutal entre la capacité du système vasculaire et le volume circulant.

Ce phénomène brutal s’accompagne d’un malaise général.

  • Chez l’adulte normotendu la pression artérielle systolique (PAS) est alors inférieure à 90 mm Hg, ou la pression artérielle moyenne (PAM) calculée ou mesurée est inférieure à 60 mm Hg. La différentielle (PAS – PAD) est pincée, < 25 mm Hg.

  • Chez l’adulte hypertendu il y a alors chute de la PAS de plus de 40 mm Hg.

  • Chez l’enfant la PAS constatée est inférieure à

    • 70 mm Hg de 5 à 12 ans,

    • 50 mm Hg de 0 à 5 ans,

associée à une tachycardie, critère objectif plus fiable à ces âges, notamment à la phase initiale :

  • 0 à 5 ans : > 150 / min

  • 5 à 12 ans : > 120 / min

 

L’état de choc est une souffrance tissulaire due à un défaut d’apport ou d’utilisation de l’oxygène. Cela peut être la conséquence d’un collapsus, d’un effet « toxique » vasculaire (choc septique, intoxication…), mais aussi de la défaillance de la pompe cardiaque. Il s’agit d’un état aigu et durable évoluant spontanément vers la mort. Les manifestations sont cliniques dès la perte rapide d’au moins 20% de la volémie, donc de la PAS habituelle. Elles entraînent des troubles :

  • Viscéraux (myocarde, rein, cerveau, poumons, foie, tube digestif, …).

  • Métaboliques (acidose lactique).

  • De l’hémostase (CIVD).

 

Les signes cliniques sont polymorphes :

 

Au niveau ventilatoire :

  • Polypnée fréquente.

  • SpO2 < 92 % hors détresse respiratoire initiale.

 

Au niveau circulatoire :

  • La tachycardie est fréquente (supérieure à 100).

  • Avec des pouls difficiles à palper, sauf chez l’enfant au début du choc, où la différentielle (PAS – PAD) augmentée par chute de la PAD rend le pouls plus palpable qu’on ne l’attendrait dans ce cas.

  • Ou une bradycardie (inférieure à 60) dans certains cas (cas particuliers, et stade ultime du choc).

  • Chute tensionnelle avec PAS ≤ 90 mm Hg chez l’adulte, et différentielle pincée < à 25 mm Hg ; la PAMoyenne est plus fiable, ≤ 60 mm Hg.

  • Temps de recoloration sous-unguéale > à 3 secondes.

  • Marbrures aux genoux ou se généralisant.

  • Pâleur, sueurs froides.

  • Extrémités cyanosées et froides (lèvres, oreilles, ailes du nez, doigts, orteils).

  • Collapsus veineux.

 

Au niveau neurologique :

  • Signes neuropsychiques pouvant être associés :

  • Agitation, angoisse, soif.

  • Obnubilation, jusqu’à l’inconscience.

SITUATIONS

 

Principalement :

  • Hémorragies (perte sanguine > 30% adulte, > 20% enfant), plasmorragie, déshydratation sévère.

  • Allergie : Se référer au protocole « Choc d’origine allergique ».

  • Septicémie.

  • Troubles cardiogéniques (non pris en charge dans ce protocole).

 

 

CRITERES D’INCLUSION

 

  • ADULTE et ENFANT > 12 ans :

  • PAS ≤ 90 mm Hg ou PAM ≤ 60 mm Hg.

  • Chez l’hypertendu : chute de la PAS connue habituelle de > 40 mm Hg.

  • Tachycardie : > à 100/min, ou > de 25% de la FC habituelle.

  • Pouls difficilement palpable OU bradycardie < à 60 (stade ultime du choc).

 

  • ENFANT de 1 à 12 ans :

  • 1 à 5 ans :

    • FC > 150 / min

    • PAS < 50 mm Hg

  • 5 à 12 ans :

    • FC > 120 / min

    • PAS < 70 mm Hg

 

Critères facultatifs associés :

Polypnée, recoloration sous-unguéale > à 3 secondes, marbrures aux genoux ou se généralisant, pâleur, sueurs froides, extrémités cyanosées et froides, signes neuropsychiques : angoisse, soif, obnubilation, jusqu’à l’inconscience.

SpO2 < 92% en dehors de toute cause ventilatoire.

 

CRITERES D’EXCLUSION

 

  • Etat de choc ou collapsus d’origine cardiogénique.

  • Choc anaphylactique  (cf. protocole spécifique).

 

 

CONDUITE A TENIR - REALISATION

 

  • S’assurer d’une libération des voies aériennes efficace et de la mise en place d’une oxygénothérapie (cf. fiche oxygène médicinal), QUELLE QUE SOIT L’OXYMETRIE CAPILLAIRE.

 

  • Vérifier et compléter le bilan d’urgence vitale (niveau de conscience, fréquence et qualité ventilatoires, qualifications des pouls périphériques, signes cliniques décrits en définition) et lésionnel (crâne, thorax, abdomen,…).

 

  • Si possible :

    • Si absence de contre-indication surélever le tronc de 15° et les membres inférieurs à 30°, à maintenir lors du relevage.

    • Monitorage par scope multiparamétrique.

 

  • Lutter activement contre l’hypothermie : couverture de survie, chauffage du VSAV au maximum, limiter les ouvertures de portes au maximum.

 

  • Chez l’ADULTE > 15 ans :

  • Oxygénothérapie (voir fiche oxygène médicinal).

  • Poser une VVP (protocole 1) avec une poche de Ringer Lactate 500 ml :

  • 250 ml en 10 minutes (25 ml/min) puis contrôler la pression artérielle.

  • A + 10 minutes :

  • Si PAS > 90 mm Hg ou PAM > 60 mm Hg poursuivre la perfusion à un débit de 60 gouttes/minute (180 ml/h).

  • Si PAS < 90 mm Hg réitérer un remplissage de 250 ml en 10 minutes.

  • Transmettre via le CODIS un bilan au CRRA15.

  • Poursuivre la perfusion au débit de 180 ml/h (numéroter les poches de perfusion si besoin avec un nouveau 500 ml de Ringer Lactate (dans le VSAV).

 

 

  • Chez l’ENFANT de 5 à 15 ans :

  • Oxygénothérapie (voir fiche oxygène médicinal).

  • Poser une VVP (protocole 1) avec une poche de Ringer Lactate de 500 ml .

  • Passer 10 ml/kg en 10 min, max 250 ml puis contrôler la pression artérielle et le pouls.

  • A + 10 minutes :

    • Si FC > 120 / min et PAS < 70 mm Hg : réitérer un remplissage de 10  ml/Kg en 10 min, max 250 ml

    • Si constantes au-dessus des minima, poursuivre la perfusion à un débit de 60 ml/h, soit 20 gouttes/min.

  • Transmettre via le CODIS un bilan au CRRA15.

  • Poursuivre la perfusion au débit de 60 ml/heure, soit 20 gouttes/min.

 

  • Chez l’ENFANT < à 5 ans :

  • S’assurer des gestes secouristes notamment l’oxygénation.

  • Poser une VVP (protocole 1).

  • Couvrir la victime avec une couverture isothermique, recouverte d’un drap ou d’une couverture.

  • Transmettre via le CODIS un bilan au CRRA15.

 

SURVEILLANCE jusqu’à relais

 

  • Evaluation clinique permanente (Neurologique, Respiratoire, Cardiologique).

  • Paramètres vitaux toutes les 5 minutes :

    • FV

    • FC

    • PA

    • SpO2

  • Signaler toute modification de l’état de la victime par un bilan via le CODIS à l’aide du téléphone du VSAV au CRRA15.

 

  • Reporter tous les gestes et constantes mesurées sur la fiche bilan SSSM.

 

  • En attendant la médicalisation, et après avoir réalisé le conditionnement ci-dessus, poser une deuxième VVP, avec le prélèvement du 2ème groupe (grand tube mauve), si possible au membre supérieur controlatéral.

ALGORITHME DECISIONNEL

© 2020 par Médecin Colonel Fabrice Couraud . Créé avec Wix.com
 

bottom of page