CONVULSIONS GENERALISEES
Convulsions
Fiche N°3
Version N°3
20231129
DEFINITION
Les convulsions ou « crise comitiale » se manifestent le plus souvent de façon généralisée, constituant :
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Un malaise avec perte de connaissance, parfois précédé d’absence (perte de contact sans malaise complet), chute.
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Phase tonique puis clonique d’un ou plusieurs membres et du cou et de la face, avec possibilité de révulsion des yeux, mouvements céphalogyres, protrusion rythmée de la langue, hyper salivation.
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Possibilité de morsure de langue, de fausse route de salive ou d’aliment.
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Possible érythrocyanose par blockpnée.
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Emission d’urines et de fèces.
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Puis phase de résolution, stertoreuse avec souvent ventilation bruyante.
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Puis aura post-critique : sujet réveillé mais obnubilé, sans contact conscient.
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Récupération plus ou moins rapide de la conscience, avec amnésie post-critique.
Cependant les manifestations sont variées :
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Simple « absence » à type de suspension de la conscience et immobilité.
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Chute compliquée d’un traumatisme.
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Crise compliquée d’une fausse route où la détresse ventilatoire prédomine.
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Mouvements anormaux isolés à une partie du corps.
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Mouvements anormaux pendant le sommeil.
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Miction inappropriée avec légère obnubilation apparente.
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Simple amnésie à l’emporte-pièce.
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Chez le petit enfant et le nourrisson : hypotonie brutale avec pâleur, faisant craindre aux parents un état de mort apparent subit, et/ou mouvements anormaux prolongés précédant ou suivant le malaise.
La découverte d’une première crise, mais d’autant plus la récurrence, peut aboutir au diagnostic de maladie épileptique nécessitant un traitement adapté au long cours.
La persistance d’une crise au-delà de 5 min de mouvements anormaux, l’enchainement de 3 crises sans reprise de conscience ou d’absence de réponse au traitement d’urgence, peut constituer un « état de mal convulsif ».
SITUATIONS
Contexte (non exhaustif) :
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Pour la plupart des cas en intervention, il s’agit d’une crise relativement « complète » reprenant les différents signes décrits en définition, motivant l’appel des secours par l’entourage.
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Malaise chez un diabétique traité.
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Récidive de crise prolongée chez un épileptique connu.
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Agitation aiguë sans contact apparemment possible (« crise de rage »).
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Chez le petit enfant et le nourrisson : contexte de poussée hyperthermique rapide, enfant trémulent puis hypotonique ou prostré. Penser à une méningite devant un enfant au teint cireux, prostré, photophobe, vomissant, avec apparition de taches purpuriques.
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Chez le sportif ou le travailleur de force et/ou en équipement étanche : hyperthermie maligne d’effort (cf. protocole « coup de chaleur d’exercice »).
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Accident avec malaise inexpliqué à l’emporte-pièce.
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Malaise initial ou poursuivant des signes évocateurs d’AVC.
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Intoxications : alcool, stupéfiants, fumées toxiques (incendie), médicaments (tricycliques+++).
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Sevrage alcoolique.
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Femme enceinte : éclampsie.
CONDUITE A TENIR – REALISATION
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Action en zone sécurisée : Absence d’élément contondant autour de la victime ou de facteur aggravant (Ex : extraire la victime d’une eau peu profonde ou d’un sol détrempé, l’éloigner d’une source de chaleur, …).
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Participer si besoin et contrôler la bonne réalisation du bilan et des gestes secouristes entrepris : PLS, LVA si nécessaire : aspiration buccopharyngée et interjugolinguale (bruit respiratoire). Hormis la tête et le cou, éviter les contentions trop fermes.
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Evaluer le contexte causal et les traumatismes potentiels associés.
CRITERES D’INCLUSION
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Les situations de crises tonico-cloniques persistantes de > 5 minute.
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Les malaises chez un épileptique connu avec troubles de la conscience persistants > 30 minutes sans détresse ventilatoire.
CRITERES D’EXCLUSION
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Les phases post-critiques de < 10 min.
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Les crises partielles, même persistantes.
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Convulsions chez la femme enceinte > 5 mois révolus (20 SA).
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En cas de doute, passer un bilan via le CODIS au CRRA15.
Application du protocole :
Adulte ≥ 15 ans :
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Réaliser une glycémie capillaire, mesure de la température, et recherche de purpura.
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Oxygénothérapie en se conformant à la fiche technique N°13.
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Si besoin, application des protocoles :
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« Intoxication par les fumées d’incendie »
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« Hypoglycémie »
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« Coup de chaleur d’exercice »
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Si VVP immédiatement réalisable:
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Pose d’une VVP (protocole 1) veine de bon calibre.
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Clonazépam (RIVOTRIL®) 1 ampoule de 1 mg/1 ml à diluer avec 1 ampoule de 1 ml de solvant. A injecter en IV Lente (risque d’apnée).
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Surveillance et évaluation à 5 min (mouvements, conscience, ventilation, pouls, Sp02 et PA).
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Transmettre via le CODIS un bilan à l’aide du téléphone du VSAV au CRRA15. Renseigner la fiche bilan SSSM.
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Assurer une surveillance continue conscience et ventilation jusqu’au relais.
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Si VVP impossible immédiatement :
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Clonazépam (RIVOTRIL®) 1 ampoule de 1 mg/1 ml à diluer avec 1 ampoule de 1 ml de solvant. A injecter en IM quadricipitale externe (Contre indication de l’IM: traîtement AVK en cours).
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Surveillance et évaluation à 10 min (mouvements, conscience, ventilation, pouls, Sp02, PA).
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Transmettre via le CODIS un bilan à l’aide du téléphone du VSAV au CRRA15. Renseigner la fiche bilan SSSM.
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Assurer une surveillance continue conscience et ventilation jusqu’au relais.
Enfant < 15 ans : prise de la température (rectale), examen cutané corps entier (purpura ?)
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Oxygénothérapie en se conformant à la fiche oxygène médicinal.
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Réaliser une glycémie capillaire, si besoin application des protocoles :
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« Intoxication par les fumées d’incendie »
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« Hypoglycémie »
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Si enfant connu épileptique et parents/accompagnants équipé de Midazolam (BUCCOLAM®) : administrer une dose de BUCCOLAM en fonction du poids
> 6 mois à 1 an : 2,5 mg étiquette jaune
1 an à < 5 ans : 5 mg étiquette bleue
5 ans à 10 ans : 7,5 mg étiquette Mauve
10 ans à < 15 ans : 10 mg étiquette orange
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Si enfant non connu épileptique :
Diazépam (VALIUM®) 1 ampoule 10 mg/2 ml diluée avec 8 ml de NaCl 0,9% dans 1 seringue de 10 ml : injection intra-rectale lente (risque d’apnée) 0,5 mg/kg soit 0,5 ml/Kg avec canule appropriée, maxi 10 mg (10 ml).
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Transmettre, via le CODIS un bilan à l’aide du téléphone du VSAV au CRRA15. Renseigner la fiche bilan SSSM.
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Assurer une surveillance continue conscience et ventilation jusqu’au relais :
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Mouvements anormaux.
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Anomalies cutanées éventuelles (purpura fulminans).
SURVEILLANCE jusqu’à relais
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Chez le petit enfant en cas d’hyperthermie > 38,5°C, si retour à une conscience et un tonus normaux, possibilité de lui faire prendre un bain assis (eau à la taille) à 2°C sous la température corporelle pendant 10 min, sécher, couvrir légèrement.
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Evaluation clinique permanente (Neurologique, Respiratoire, Cardiologique).
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Paramètres vitaux toutes les 5 minutes :
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FV
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FC
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PA
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SpO2
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Signaler toute modification de l’état de la victime par un bilan via le CODIS à l’aide du téléphone du VSAV au CRRA15.
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Reporter tous les gestes et constantes mesurées sur la fiche bilan SSSM.
TABLEAU DES DOSES
Diluer le Valium à 10 mg / 10 ml.
Injecter en intra rectal (à l’aide de la canule) 0,5 mg/Kg soit 0,5 ml/Kg.
